- Format : Format Kindle
- Taille du fichier : 723 KB
- Nombre de pages de l'édition imprimée : 263 pages
- Editeur : Autrement (16 mai 2012)
- Vendu par : Amazon Media EU S.à r.l.
- Langue : Français
- ASIN: B0081RL2GA
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Introduction : Le choc continue...
Après avoir été choqués par les pratiques des dictateurs arabes et par l'ineptie des anciens régimes, nous voici interloqués par l'issue du «printemps arabe». Partout aujourd'hui, les islamistes apparaissent comme les nouvelles forces incontournables de la scène politique. Dans plusieurs pays, ils ont recueilli depuis 2011 les fruits de l'extraordinaire élan populaire et sont sortis vainqueurs du verdict des urnes.
Alors, que s'est-il passé en un an dans le monde arabe ? Bon nombre des hommes qui étaient à la tête du pays sont désormais derrière les barreaux, et beaucoup de ceux qui étaient en prison il y a quelques mois sont désormais membres du gouvernement. En Égypte, en Tunisie, en Libye et ailleurs, c'est le monde à l'envers. Le signe le plus visible de cette «révolution» est, certes, la chute des régimes emblématiques de l'autocratie et de la corruption, mais il s'agit avant tout d'une révolution conservatrice dont on saisit encore mal les tenants et les aboutissants. S'il y a bien eu changement de régime dans plusieurs pays, les mentalités et les structures anthropologiques sont restées intactes. Les logiques anciennes prévalent toujours et les valeurs tribales n'ont jamais été aussi prégnantes. La révolution culturelle n'a pas eu lieu.
Au Yémen, après un an de contestation populaire et d'affrontements avec les forces du régime, les électeurs ont été appelés à voter pour le seul candidat en lice pour l'élection présidentielle, le vice-président de l'ancien président Ali Abdallah Saleh... Le Yémen est aussi la patrie de l'une des lauréates du prix Nobel de la paix 2011, Tawakkol Kirman, qui se trouve être par ailleurs un membre influent du plus grand parti islamiste du pays, Al-Islah. Cette femme yéménite, érigée en exemple par la communauté internationale, illustre la complexité de la situation et l'ambiguïté du combat pour la liberté dans l'ensemble des pays arabes et pas seulement au Yémen.
Car le «printemps arabe» nous réserve un deuxième choc : ceux qui, hier encore, apparaissaient comme des forces archaïques et rétrogrades sont désormais perçus à l'intérieur de leur pays comme une alternative crédible de gouvernement et, à l'extérieur, comme un moindre mal au regard de l'anarchie potentielle et de la radicalité des autres forces en présence.
En Tunisie, pays duquel est partie l'étincelle révolutionnaire, les islamistes d'Ennahda ont recueilli plus de 40 % des voix, et le secrétaire général du parti est devenu dans la foulée Premier ministre, après avoir passé seize ans en prison, dont dix à l'isolement.
Au Maroc, l'adoption d'une nouvelle charte constitutionnelle par référendum a permis aux islamistes du Parti justice et développement de remporter les élections et, là encore, de faire nommer son secrétaire général, chef du gouvernement, avec l'aval d'un roi qui donne l'impression d'avoir placé la révolution sous l'étouffoir islamiste.
(...)
Après avoir été choqués par les pratiques des dictateurs arabes et par l'ineptie des anciens régimes, nous voici interloqués par l'issue du «printemps arabe». Partout aujourd'hui, les islamistes apparaissent comme les nouvelles forces incontournables de la scène politique. Dans plusieurs pays, ils ont recueilli depuis 2011 les fruits de l'extraordinaire élan populaire et sont sortis vainqueurs du verdict des urnes.
Alors, que s'est-il passé en un an dans le monde arabe ? Bon nombre des hommes qui étaient à la tête du pays sont désormais derrière les barreaux, et beaucoup de ceux qui étaient en prison il y a quelques mois sont désormais membres du gouvernement. En Égypte, en Tunisie, en Libye et ailleurs, c'est le monde à l'envers. Le signe le plus visible de cette «révolution» est, certes, la chute des régimes emblématiques de l'autocratie et de la corruption, mais il s'agit avant tout d'une révolution conservatrice dont on saisit encore mal les tenants et les aboutissants. S'il y a bien eu changement de régime dans plusieurs pays, les mentalités et les structures anthropologiques sont restées intactes. Les logiques anciennes prévalent toujours et les valeurs tribales n'ont jamais été aussi prégnantes. La révolution culturelle n'a pas eu lieu.
Au Yémen, après un an de contestation populaire et d'affrontements avec les forces du régime, les électeurs ont été appelés à voter pour le seul candidat en lice pour l'élection présidentielle, le vice-président de l'ancien président Ali Abdallah Saleh... Le Yémen est aussi la patrie de l'une des lauréates du prix Nobel de la paix 2011, Tawakkol Kirman, qui se trouve être par ailleurs un membre influent du plus grand parti islamiste du pays, Al-Islah. Cette femme yéménite, érigée en exemple par la communauté internationale, illustre la complexité de la situation et l'ambiguïté du combat pour la liberté dans l'ensemble des pays arabes et pas seulement au Yémen.
Car le «printemps arabe» nous réserve un deuxième choc : ceux qui, hier encore, apparaissaient comme des forces archaïques et rétrogrades sont désormais perçus à l'intérieur de leur pays comme une alternative crédible de gouvernement et, à l'extérieur, comme un moindre mal au regard de l'anarchie potentielle et de la radicalité des autres forces en présence.
En Tunisie, pays duquel est partie l'étincelle révolutionnaire, les islamistes d'Ennahda ont recueilli plus de 40 % des voix, et le secrétaire général du parti est devenu dans la foulée Premier ministre, après avoir passé seize ans en prison, dont dix à l'isolement.
Au Maroc, l'adoption d'une nouvelle charte constitutionnelle par référendum a permis aux islamistes du Parti justice et développement de remporter les élections et, là encore, de faire nommer son secrétaire général, chef du gouvernement, avec l'aval d'un roi qui donne l'impression d'avoir placé la révolution sous l'étouffoir islamiste.
(...)
Présentation de l'éditeur
Début 2011, première onde de choc dans le monde arabe. Le peuple
se révolte pour se libérer du joug des dictateurs. Du Maroc au Yémen, en
passant par l’Algérie et la Syrie, les événements se succèdent à un
rythme soutenu : fuite du président tunisien Ben Ali, procès de Hosni
Moubarak en Égypte, mort de Kadhafi en Libye, démission de Saleh au
Yémen…
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